Mais bien souvent les « anglicistes » estiment qu’un mot donné de l’anglais n’a aucun équivalent en français, alors que c’est en fait la charge émotionnelle (tout à fait personnelle et idiosyncratique) qu’ils attachent au mot anglais qu’ils ne retrouvent pas dans leur utilisation d’un terme français pourtant strictement équivalent…
Ben oui coach ça fait US, ça fait dollars et out of the box, alors que mentor ça fait latiniste crasseux.
C’est sans parler des nombreux ouvrages de référence qui ont paru ou qui paraissent encore sur la question, à l’intention du grand public québécois, bien en évidence sur les rayons des libraires. Dans certains secteurs d’activité où l’on ne parlait qu’en anglais il y a quelques années, l’évolution a été remarquable et je suis souvent agréablement surpris de la qualité du français parlé par nombre de jeunes adultes, pourtant très au fait des nouvelles technologies et parfaitement capables de mener une carrière scientifique ou commerciale, en anglais ou en français. • Brainstormer, brainstorming: venue de la publicité (dans les années 40), le brainstorming désignait une réunion de groupe, dont le but est de trouver un nombre conséquent d’idées publicitaires pour les clients. Parler anglais n’étant officiellement plus un exploit, il est désormais du dernier cri de laisser sciemment s’échapper au cours d’une conversation des mélanges d’anglais et de français ou mieux encore de mauvaises traductions d’expressions idiomatiques anglaises, pour laisser entendre à son interlocuteur, niaisement monolingue, qu’on a un temps d’avance sur lui et qu’on lui restitue le fruit d’une pensée fulgurante qui a eu le temps d’être traduite avant de lui parvenir.
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En Afrique, quand j’entendais l’eloquence et la clarete d’expression des elites francohones et je les comparais a l’anglais souvent penible et flou des leur compaires d’Afrique anglophone, je me disait toujours que le francais, avec son insistence sur la precision, a toujours des grands atouts.
Plan de l'article
ASAP, FYI, brainstorming : les 15 anglicismes les plus insupportables du bureau
Deux contre-exemples au Canada, où cette volonté s’exerce depuis des dizaines d’années (surtout au Québec, évidemment) : 1) on impose aux médias des quotas de contenu en français ou en anglais (la formule n’est pas parfaite, mais elle a le mérite d’exister); 2) depuis 1994, la SRC (Radio-Canada, le télédiffuseur national public bilingue) diffuse chaque jour, aux heures de grande écoute, de brèves «capsules linguistiques» où un linguiste (Guy Bertrand) explique de sa voix chaude et amicale pourquoi tel ou tel usage est fautif ou acceptable. Autant ça ne me gênais pas quand je bossais dans la filiale française d'une multinationale anglaise autant j'ai toujours trouvé ça très drole dans la boite franco/française qui a suivi et dans laquelle quasiment aucun responsable ou cadre ne parlait/lisait 3 mots d'anglais. • Implémenter: à l’origine utilisé dans le jargon informatique, remplaçant les verbes «intégrer» ou «coder», ce verbe à la sémantique variable a franchi les portes de l’entreprise, et peut aussi signifier «adapter», ou «mettre en place» quelque chose. Expérience de ~40 ans dans le milieu scientifique: souvent ceux qui jargonnent le plus en anglais pour faire « international » ont un lourd déficit de reconnaissance hors leur petit sérail et en souffrent.
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Nous savons depuis longtemps que l’anglais est la langue la plus riche et qu’elle est basée sur le français, mais je ne peux m’empêcher de sursauter quand j’entends à la radio une phrase comme : »C’est la bad girl number one du top ten ».
L’une des choses qu’ils y apprécient le plus, après quelques semaines ou quelques mois de condescendance amusée, c’est justement cette fraîcheur, ce goût de l’originalité, ce sens subtil de la modernité qui semblent aujourd’hui faire si peur au pays natal. Il y a aussi les banques terminologiques et guides stylistiques du Canada (Termium) et du Québec (notamment, la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française), consultables depuis longtemps sur Internet et adaptées aux plateformes mobiles. Parler ou écrire juste, en toute simplicité – au bistrot, au téléphone, au lit, au clavier, en ville ou à la campagne –, c’est penser clairement, communiquer précisément, intéresser plus sûrement l’interlocuteur, surprendre agréablement… bref, c’est redonner du souffle à l’existence privée et au corps social, ces petites ou grandes formations qui attirent ou font fuir l’auditoire selon qu’on y crée de la musique ou qu’on se contente de produire des sons. Habitant l’est de la Bretagne, en trois siècles j’ai connu trois langues (breton/gallo/français) et je ressens une angoisse physique à l’idée de passer à l’anglo-américain…. Ma foi, si au sein même de la francophonie on oppose le français au «québécois», et donc qu’on refuse l’enrichissement interne mais qu’on tolère sans broncher les emprunts à l’anglais, c’est de bien mauvais augure… N-ième manifestation de l’esprit de clan gaulois, peut-être.
In preparation for collaboration with the United Nations in 2019, which has been declared International Year of Indigenous Languages, the FIT Council has selected as the theme for ITD 2018 Translation: promoting cultural heritage in changing times.
Meme au Quebec, malgre sa lutte farouche pour la survie du francais, les tendances actuelles suscitent le pessisme puisqu’on est en train de perdre les idiomes et les metaphores francais qui sont l’ame de la langue (a partir du fameux « tomber en amour »). Et, vous savez, votre « footing » et « pressing » sont ridicules et nous tappent sur les nerfs aussi…
2) Bien sur qu’aujourd’hui il fait maitriser l’anglais dans les sciences, l’informatique, et le commerce; mais la creativite sera toujours liee a des modes de pensee diversifies, et la diversite linguistique fait grande partie de cette diversification; 3) Bien sur il est imperatif que le francais se modernise: simplification de la grammaire et de l’orthographe (toutes ces lettres muettes, ces conjugaisons que personne n’utilise), puisque personne va se casser la tete avec une langue « full of rococo curlicues » (comme me disait un britannique) quand on peut se debrouiller en anglais en six mois (=la grande bataille que doit mener le Quebec avec l’integration des immigrants). Deuxièmement, autant il est bon et normal que les langues s’enrichissent les unes au contact des autres, autant il est risqué de perdre l’usage des mots de sa langue qui veulent dire la même chose qu’ailleurs. Il explique que « le recours aux vocables anglomorphes couperait le salarié de sa famille et de la société, en l’immergeant dans un imaginaire de pacotille censé lui donner l’impression d’appartenir à une autre famille, l’entreprise ». En pleine Amérique du Nord anglophone, le traducteur que je suis trouve que les Québécois ne s’en tirent pas mal, dans la rue, à la maison, dans les médias, en littérature, en poésie, à l’usine, au bureau ou sur une scène. Et puis, il faut être parfaitement clair, si l’anglais rencontre un tel succès, c’est uniquement parce que les américains et les anglais se sont montrés incontournables sur le plan de leur dynamisme économique et scientifique. The advancements in Natural Language Processing (NLP) technologies, for instance, are enabling machines to go beyond mere translation, with the ability to extract meanings, context and provide sentiment and intent analysis for text across various languages. Ai, on its part, uses speech recognition technology to provide speech application programming interfaces (APIs) to enable developers to convert Speech-to-Text transcriptions using Neural Network models. Ryo, je peux vous assurer que les commerçants des petites villes anglophones font la même chose que les commerçants des petites villes françaises : ils donnent des noms français à leurs magasins… simplement parce que ça fait chic . • Workshop: il s’agit d’un séminaire de formation, de réflexion ou de création qui réunit soit différents collaborateurs d’une même entreprise soit plusieurs cadres travaillant dans le même secteur. Une part de 76% des devices du segment fut conquise, les shareholders reconnurent que la promesse répondait à la douleur en générant un ARPU considérable car les KPI étaient tous au vert (loyalty, Lifetime value, etc.
Mon histoire personnelle fait aussi que « j’aimais déjà les étrangères quand j’étais un petit enfant » et que j’ai voyagé en Europe en utilisant l’anglais, bien sûr, quand mon suédois ou mon allemand étaient trop faible. HDFC Securities became India’s first trading house to offer stock trading services in local languages over “HDFC Sec” Android app, enabling its customers to buy and sell stocks in 12 Indian languages.
Top 50 des anglicismes qu’on emploie parce que le français, c’est trop has-been
Elle pris le parti d’opter pour un rethink global : revoir la punchline, repenser les inputs, les outputs et enfin, incentiver son marché pour driver l’audience et dépasser le simple nice-to-have, il fallait désormais du mandatory. Qui plus est, ce monde est celui du secteur tertiaire, où travaille quotidiennement une majorité de Français et qui façonne les usages de toute la population par l’intermédiaire des médias.
Mais quand on voit l’anglais américain ainsi écrabouiller le français, cela fait étrangement penser à la façon dont le latin a écrabouillé le gaulois après la conquête de la Gaule par Jules César :
A cette époque déjà, les élites gauloises ont vite compris que le vent avait tourné, que les romains étaient les nouveaux maîtres définitifs, et que leur intérêt était de se situer dès que possible du bon côté (romain) de la barrière, quittes à trahir leurs valeurs, leur pays, leur peuple. Je travaille à Genève, et j’admire comment les suisses acceptent de faire évoluer la langue (dite) de Molière, ou plutôt l’enrichissent, en incorporant toute la richesse de l’anglais.
Un coach, dans son acception authentique en anglais, n’est rien d’autre qu’un prof, souvent particulier, qui veut faire tendance, parce que prof ou enseignant ça fait beaucoup trop ringard et scolaire.
Pour sa part, l’Office québécois de la langue française classe le mot dans la catégorie des « anglicismes intégraux », précisant qu’il est « parfois employé en français, surtout à l’oral, pour exprimer la notion de « date limite ». Once neural network-based speech recognition engines come of age for Indian languages localization, they will find wide adoption across use cases and applications including voice-based searching from web based applications, query search on platforms of e-commerce, health, travel, media, entertainment, etc.
Quel choix, entre des horreurs comme le « footing » et le « pressing » francais (des termes pseudo-anglais) et des calques quebecois comme « tomber en amour » ou « salle de montre » (« showroom »).
Deadline, « ligne de mort », désigne la limite au-delà de laquelle un prisonnier ne peut s’aventurer sans courir le risque d’être abattu par les gardiens, explique le site Dire, ne pas dire, de l’Académie française, à la rubrique « Néologismes & anglicismes ». L’anglicisme intégral se distingue de l’anglicisme hybride – dans lequel on construit une forme nouvelle en empruntant à l’anglais un mot, une forme et un sens, auquel on ajoute un élément français, comme pour « customiser » ou « adresse e-mail » -, et des anglicismes sémantique, syntaxique, phraséologique et morphologique.
Voire… Mais les langagiers (traducteurs, réviseurs et terminologues), eux, agissent en première ligne, et croyez-moi, ils sont nombreux au Québec, puisque les services gouvernementaux et les entreprises sont tenus par la loi de produire leur documentation en français – ce qui explique bien des choses.
Translation: promoting cultural heritage in changing times
On 24 May 2017, the United Nations General Assembly recognised September 30th as International Translation Day (ITD) to be celebrated every year across the entire UN network (Resolution A/RES/71/288). Quant aux plages bretonnes, on ne peut pas dire qu’elles résonnent seulement du bas-breton… Je trouve ça très bien que l’anglais soit langue internationale et n’ai rien contre l’évolution de la langue française.
L’anglais et le germanisme de l’anglais (car l’anglais est bien une langue germanique (syntaxe) mariée au latin vulgaire) modifieront fatalement le français et ce clairement avec l’assentiment des citoyens français qui se sentent mal dans le français classique ‘éternel’. Je ne dis pas « monter en compétence », je dis « up de mes skills / upgrade de mes skills » (upgrade est très utilisé pour tout ce qui est amélioration, of course).
Si on ne peut douter du plaisir enfantin des gens à étaler un bilinguisme professionnel embryonnaire, cette tendance s’explique à la fois par le confort des raccourcis qui ayant conquis les claviers gagnent désormais les paroles et remonteront peut-être un jour aux esprits, par le caractère viral de ces manies de langage et la trop grande fréquentation des cabinets d’avocats et de communication anglo-saxons. Il s’agit pour ces derniers de reconnaître que les autres locuteurs francophones peuvent les faire profiter de leur expérience et de leur capacité à définir aussi clairement que possible (c’est un combat quotidien) les règles du jeu entre les usages linguistiques. Selon les contextes, de nombreux termes français sont possibles et préférables à cet emprunt : échéance, date d’échéance, limite, dernière limite, date limite,heure limite, date butoir, heure ou date de tombée (dans le monde des médias), date d’expiration, délai, dernier délai, délai de rigueur, date de clôture, clôture des inscriptions,terme, délai butoir, heure ou jour de bouclage (dans le monde de la presse) ».
Metaglossia: The Translation World
Nicot, il se justifie par ceci : je travaille dans une petite ville ; les derniers magasins ouverts portent tous des noms anglais (April, Street and Co, Happy cash, ou alors, s’ils portent un nom français, le sous-titre est food and shop, etc).
, mieux encore "direct live", (il faut comprendre que pour le bobo Parisien personne en France ne comprend ce que veut dire tout seul, le mot direct) le fin du fin donc dit ai-je, est de glisser à la fin "in fine" un petit mot latin histoire de paraître bien cultivé. Comme l’a excellement expliqué Alain Borer (« De quelle amour blessée »), user d’anglicismes inutiles, est un acte de collaboration : » C’est en ce sens capital que la collaboration militante contre la langue est la plus grave qui soit, parce qu’un pays se remet éventuellement d’une défaite militaire, il ne survit pas à l’extermination de sa culture. Savez-vous, par exemple, que le "logiciel", aujourd'hui d'usage courant, a été inventé il y a quarante ans environ pour remplacer le mot "software" qui était alors employé et a complètement disparu.
Je note aussi une fréquence excessive des tournures en « avoir besoin » (les anglophones mettent « need » à toutes les sauces, alors que le français utilise plus souvent les verbes « falloir » ou « devoir ».
Quand je fais de la course à pieds, je subis les regards moqueurs de ceux qui font du jogging, qui eux-mêmes sont la risée de ceux qui font du footing, eux-mêmes montrés du doigt par les adeptes du running. Bien sur, il y a brassage des langues au cours des siecles (le « bistro »/ »vite/vite » qui remonte aux soldats russes a Paris, quelle decouverte…), bien sur la langue qui est a l’avantgarde scientifique ou technologique impose ses termes (« fuselage », « aileron », « monocoque » etc.
• Brainstormer, brainstorming: venue de la publicité (dans les années 40), le brainstorming désignait une réunion de groupe, dont le but est de trouver un nombre conséquent d’idées publicitaires pour les clients.
Galerie photo Les 15 anglicismes du bureau Voyez les images ASAP, FYI, brainstorming : les 15 anglicismes les plus insupportables du bureau 1 / 16 Les 15 anglicismes du bureau 1 / 16 .
Après 24 années de pratique professionnelle de la traduction et de la révision au Québec, le Français d’origine que je suis peut vous affirmer que, de ce côté de l’Atlantique (où bien des choses restent à améliorer aussi), les langagiers s’accordent pour dire que la dérive vers l’anglais de nos cousins à tête hexagonale est loin de ralentir.
fr a questionné les lecteurs sur les mots qu’ils trouvaient les plus insupportables, à la suite d’un article sur le sujet publié par le Huffington Post français.
Tant pis pour celui-ci qui, l’ayant érigé en art à renfort de moues assurées et de regards appuyés autour de la table pour claironner son silencieux accord, a été pris de court par l’honnêteté de celui qui parlait et s’est soudain aperçu être dans l’erreur depuis le début. Que l’anglais est plus riche, ou que les dictionnaires anglais:
– font moins souvent le ménage dans leurs entrées peu utilisées, voir obsolètes,
– incorporent des entrées que l’on refuserait parce que « dialectales » ou « régionales » dans un dico français,
– gardent des mots concernant des professions, des univers, des traditions, que les élites parisiennes s’obstinent à ignorer (combien d’entrées concernant l’univers maritime dans un dictionnaire français.
Ne melangeons pas les origines communes des langues (la fameuse 60% « composante francaise » de l’anglais remonte a « 1066 and all that », et evidemment la composante germanique/scandinave a quelque chose a faire avec l’arrivee des Anglo-Saxons et des Vikings en GB) et les « infiltrations » ou emprunts mutuels (du type « paquebots » et « redingote » en francais ou Beecham/Beauchamp en anglais) au cours des siecles avec la capitulation actuelle du francais face a l’anglais par ignorance ou snobisme.
Je voudrais aussi dire à ceux que ce glissement n’empêche pas de dormir que je n’ai rien contre l’anglais ni les Américains et que je ne suis pas nostalgique de la grandeur de la France. La traduction : agent de promotion du patrimoine culturel dans un monde en mutation
Le 24 mai 2017, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait le 30 septembre Journée mondiale de la traduction (JMT) devant être célébrée chaque année à l’échelle du réseau de l’ONU (Résolution A/RES/71/288). La plupart des gens que je côtoie font attention à parler correctement, peu importe si c’est parce qu’ils savent que je suis Français d’origine (mon accent me trahira toujours, et tant mieux) : ils n’ont généralement aucun mal à s’auto-corriger en temps réel, s’excusant de commettre de-ci, de-là des anglicismes – car ils savent en reconnaître les formes évidentes, ce qui est plus rare en France, ou laisse indifférent….
Le sujet ici est la capitulation et l’immobilisme d’une langue, l’adoption par paresse ou snobisme, le massacre d’une langue, et la non-communication comme l’insupportable « supporter » au sens anglais du mot. Prenez garde, lorsque votre voisine de bureau aura accepté de prendre un café en votre compagnie, de ne pas manifester votre satisfaction en lui disant que vous êtes content avec ça…de surcroît en mimant des guillemets avec vos doigts .
Et « d ans l’édition en cours du Dictionnaire de l’Académie française , sur un total actuel de 38897 mots répertoriés, 686 sont d’origine anglaise (soit 1,76 %) » , soit moins que les 753 mots d’origine italienne mais plus que les 253 mots venus de l’espagnol… .